Foucauld ❦ ⧖⃝ 🇺🇦<p>Déjà plein de chouettes chansons au <a class="hashtag" href="https://bdx.town/tag/mastobada" rel="nofollow noopener noreferrer" target="_blank">#Mastobada</a> <a class="hashtag" href="https://bdx.town/tag/poupee" rel="nofollow noopener noreferrer" target="_blank">#poupee</a>. J’étais étonné de ne pas y trouver la chanson de <strong>Michel Polnareff</strong>. Et puis j’ai lu le pouet de <span class="h-card"><a class="u-url mention" href="https://framapiaf.org/@oranadoz" rel="nofollow noopener noreferrer" target="_blank">@<span>oranadoz</span></a></span>, qui écrit :</p><blockquote><p>Non non n’insistez pas je ne mentionnerai pas une certaine chanson d’un certain Michel qui commence par Pol et finit par nareff, dans laquelle une poupée fait non.</p></blockquote><p>J’avoue que moi, boomer hétéro cis, je ne ne suis jamais interrogé sur ces paroles. Alors, je copie-colle les paroles, et après, je développe…</p><p><strong><em><a href="https://www.youtube.com/watch?v=JDkVjrYNyLo" rel="nofollow noopener noreferrer" target="_blank">La Poupée qui fait non</a></em></strong> </p><p><em>C’est une poupée, qui fait non, non, non, non, non, non<br>Toute la journée, elle fait non, non, non, non, non, non</em></p><p><em>C’est une poupée, qui fait non, non, non, non, non, non<br>Toute la journée, elle fait non, non, non, non, non, non<br>Personne ne lui a jamais appris<br>Qu’on pouvait dire oui</em></p><p><em>Sans même écouter elle fait non, non, non, non, non, non<br>Sans me regarder elle fait non, non, non, non, non, non<br>Pourtant je donnerai ma vie<br>Pour qu’elle dise oui</em></p><p><em>Mais c’est une poupée, qui fait non, non, non, non, non, non<br>Toute la journée, elle fait non, non, non, non, non, non<br>Personne ne lui a jamais appris<br>Qu’on pouvait dire oui</em></p><p><em>Oh non, non, non, non, non, non<br>Elle fait non, non, non, non, non, non</em> </p><p>La question, ce que <span class="h-card"><a class="u-url mention" href="https://framapiaf.org/@oranadoz" rel="nofollow noopener noreferrer" target="_blank">@<span>oranadoz</span></a></span> dit implicitement, c’est : « dans cette chanson, le narrateur est-il un <em>forceur</em> ? » Ça mérite qu’on s’y attarde !</p><p>Les paroles sont assez courtes. Le contenu est mince. On a :</p><blockquote><p>Elle est, elle est tellement jolie<br>Que j’en rêve la nuit</p><p>Pourtant je donnerai ma vie<br>Pour qu’elle dise oui</p><p>Personne ne lui a jamais appris<br>Qu’on pouvait dire oui</p></blockquote><p>et c’est tout. </p><p>Elle répète son <em>non</em> et il répète sa demande. Il insiste, c’est clair mais il ne force pas. Alors, on peut dire « elle a dit non, lâche l’affaire ! » Ça se tient. Mais ça peut être un anachronisme aussi de voir les choses comme ça. (Je ne dis pas que c’était bien d’insister indéfiniment, hein.) Mais ce n’est pas forcément le sujet de la chanson. </p><p>Quand je m’interroge, je consulte Wikipédia. Je lis :</p><blockquote><p>Les paroles de Frank Gérald, anodines en apparence, font en fait référence à la libération sexuelle des jeunes filles.</p></blockquote><p>Avec, comme référence, <a href="https://www.rtbf.be/article/la-poupee-qui-fait-non-un-hymne-au-consentement-et-enregistre-avec-des-membres-de-led-zeppelin-11114411" rel="nofollow noopener noreferrer" target="_blank">un article de la RTBF</a> de 2023, titré « <em>La Poupée qui fait non</em>, un hymne au consentement enregistré avec des membres de Led Zeppelin ».</p><p>Consentement ou forçage ? c’est la question ! Nous sommes en 1966, avant la libération sexuelle. La question est dans l’air, mais c’est l’été 1967 qu’on a appelé <em><a href="https://fr.wikipedia.org/wiki/Summer_of_Love" rel="nofollow noopener noreferrer" target="_blank">Summer of Love</a></em>.</p><p>Ça me fait penser à cette période des années 1950 et 1960, où les garçons voulaient « coucher » et où les filles, « les filles bien », ne voulaient pas, pas forcément parce qu’elles n’en avaient pas envie, mais parce qu’il ne fallait pas. Le temps où seules les « filles faciles » couchaient. Le référence pour moi, c’est <em>Splendor in the Grass</em> (<em>La Fièvre dans le sang</em>), le film d’Elia Kazan avec Natalie Wood et Warren Beatty sur la répression de la sexualité des jeunes gens, qui rend littéralement fou. </p><p>Mon sentiment, c’est que l’usage du mot « poupée » pour parler des filles, familièrement ou par métaphore, c’est là déjà que réside le problème. (Je me posais la question, et je me disais que jamais je ne l’ai utilisé pour parler d’une amie ou d’une petite amie, je ne dis pas ça pour me vanter, c’est comme ça). </p><p>Le refrain de la chanson de Brassens n’est pas très éloigné du texte de la chanson de Polnareff :</p><p><em>Je m’suis fait tout petit devant une poupée<br>Qui ferme les yeux quand on la couche<br>Je m’suis fait tout petit devant une poupée<br>Qui fait “Maman” quand on la touche</em></p><p>Mais c’est vrai que les couplets en changent radicalement la couleur. </p><p>Je comprends la réticence avec le texte de Polnareff, mais ça m’a donné envie de creuser et de recontextualiser… :)</p>